Canalblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA VERITE SUR L 'AFFAIRE DUTROUX

Plainte contre la Belgique à Charleville Mézières, un français en quête de réhabilitation.

 

Article paru le 30/12/2003 dans le journal belge LE SOIR par MARC METDEPPENINGEN

Philippe Aouali, un Français de 38 ans, est une victime « collatérale » de l'affaire Dutroux à laquelle son nom a été indélébilement associé. Ce nom, la République française l'a biffé, à sa demande, des registres de l'état civil par un décret du 16 juin 2000 pour y substituer un nouveau patronyme lui permettant désormais de bénéficier d'un relatif anonymat et contribuer à faire oublier qu'un jour, il fut présenté comme un émule de Marc Dutroux. Les gens me dévisageaient, des amis se sont détournés de moi, j'ai connu l'enfer et je vis toujours dans le souvenir de ces journées terribles de septembre 1996. Rien ne pourra jamais effacer le calvaire que j'ai subi et dont je continue à endurer les conséquences, nous a-t-il expliqué dans son fief de Charleville-Mézières, à un jet de pierre de la frontière belge.

L'histoire de Philippe Aouali est presque banale à son début. Exploitant d'un hôtel dans les Ardennes belges, il entre en conflit avec sa compagne Christine pour une question de reconnaissance de paternité d'un enfant né en 1993. Les relations du couple s'enveniment. Des magistrats de Neufchâteau sont saisis. Aouali, fort de ce qu'il estime être son bon droit et... fort en gueule, dit vertement sa façon de penser aux juges chestrolais qu'il houspille et menace, sans n'avoir jamais eu l'intention de passer à l'acte, affirme-t-il.

En septembre 1996, les Ardennes se retrouvent sous les feux de l'affaire Dutroux. Philippe Aouali, lui, continue sa croisade pour faire reconnaître sa paternité. Une redoutable collision survient le 13 septembre, avec « l'enlèvement » de deux jeunes filles à Bouillon. Aouali est désigné comme le suspect. Le gendarme R. chargé de l'affaire avait partie liée avec ma compagne. Il a voulu me faire plonger pour ce pseudo-rapt. Le Français fulmine. Sa rage à l'encontre des magistrats de Neufchâteau est encore avivée par ces accusations injustes : le «rapt» s'avérera être une simple fugue de deux adolescentes. Maria, la propre mère de sa compagne, confirme que les accusations lancées contre le Français procédèrent sans doute d'une volonté de lui nuire.

Les coups de téléphone rageurs d'Aouali au palais de justice vont déboucher sur le placement sous surveillance rapprochée du procureur du Roi Michel Bourlet et du juge d'instruction Jean-Marc Connerotte, qui seront désormais véhiculés en Mercedes blindées de l'Escadron spécial d'intervention (ESI) de l'ex-gendarmerie.

Neufchâteau délivre un mandat d'arrêt international contre Philippe Aouali. Il est intercepté par les gendarmes français le 23 septembre 1996 à Charleville-Mézières et placé en détention. Quatre mois plus tard, la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Reims constate l'irrégularité de sa détention et ordonne sa libération. Je suis resté 120 jours en prison pour rien, explique Philippe Aouali. On ma traité de complice de Dutroux. On m'a définitivement sali. Le Français sombre dans une profonde dépression. En Belgique, la procédure ne s'arrête pas. Les menaces téléphoniques contre les magistrats de Neufchâteau et les dégradations (notamment des coups portés au véhicule d'un gendarme) lui valent en janvier 2000 une condamnation par défaut à 18 mois de prison, contre laquelle il ne veut pas faire opposition. J'ai perdu toute confiance en la Justice belge qui m'a détruit, explique-t-il.

Aujourd'hui, alors que se profile le procès d'Arlon, Philippe Aouali entend obtenir de la Belgique au moins des excuses pour ce qu'il a enduré. Il vient de déposer entre le mains d'un juge d'instruction de Charleville-Mézières une plainte avec constitution de partie civile contre la Belgique, sa justice, ce pays qui m'a détruit en me faisant passer pour un autre Dutroux.·

Commentaire: A ce jour, cette plainte n'a pas aboutie malgré le témoignage de 2 juges d'instruction (le juge belge Jean-Marc CONNEROTTE et le juge français Patrice LA CHAPELLE). Ceux-ci ont reconnu lors de leur audition au tribunal de Charleville-Mézières qu'ils avaient été manipulés par la gendarmerie belge (notamment le gendarme RENKIN Alain actuellement en poste à NAMUR).

Publicité
Publicité